La gauche brésilienne a défilé contre la procédure de destitution en cours contre la présidente Dilma Rousseff. Sa position s’est grandement fragilisée après le passage à l’opposition du pilier centriste de sa coalition.
Ces manifestations ont rassemblé 149.000 personnes selon la police et 728.000 selon les organisateurs, d’après des estimations encore incomplètes compilées par le site d’informations G1. L’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), prédécesseur et mentor politique de Mme Rousseff, n’est finalement pas apparu comme annoncé à la manifestation dans la capitale Brasilia. 50.000 personnes se sont rassemblées devant le Congrès des députés.
Lula s’est toutefois félicité de cette mobilisation dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Mais l’ex-président, soupçonné de corruption dans le cadre du scandale Petrobras, a remporté une victoire dans son bras de fer avec le juge SergioMoro.
Le Tribunal suprême fédéral (STF) a en effet retiré, au moins provisoirement, des mains de ce juge anticorruption le volet de son dossier concernant Lula, car il contient des écoutes téléphoniques où apparaissent la présidente Rousseff et des ministres protégés de la justice ordinaire par leur immunité.
En attendant, le camp de la présidente se démène sur tous les fronts pour faire échouer ce qu’il qualifie de tentative de “coup d’Etat institutionnel”.
L’opposition reproche à Mme Rousseff d’avoir fait supporter par des banques publiques des dépenses supplémentaires non-inscrites au budget, en 2014 et 2015.
Elle aurait ainsi sciemment maquillé les comptes publics pour dissimuler l’ampleur des déficits et favoriser sa réélection en 2014, se rendant coupable d’un “crime de responsabilité” prévu par la Constitution.