En Mauritanie, deux personnes ont été condamnées à 10 et 20 ans de prison pour esclavagisme. Jamais de pareilles peines n‘évaient été prononcées contre des personnes accusées de cette pratique dans le pays.
C’est une première en Mauritanie et une grande victoire pour les militants anti-esclavagistes. Deux personnes ont été lourdement condamnées pour esclavagisme mardi à Nouakchott. Il s’agit d’une femme et d’un homme qui ont écopé des peines respectives de 10 et 20 ans prison.
La dame, Revea Mint Mohamed âgée d’une soixantaine d’années, a été poursuivie par trois jeunes filles, dont une de 29 ans, qu’elle tenait en esclavage depuis leur enfance. Grâce à l’organisation mauritanienne SOS Esclaves, elles ont donc eu gain de cause devant la Cour criminelle de Nouakchott. L’accusée, elle, a été conduite en prison aussitôt le verdict prononcé.
Quant à l’homme, il était poursuivi avec son père, décédé, pour avoir tenu en esclavage toute une famille. Jugé par contumace, Hamoudi Ould Saleck a écopé de 20 ans de prison, au grand soulagement des victimes et de leurs avocats.
La pratique de l’esclavage est considérée comme un crime contre l’humanité en Mauritanie depuis 2015 et passible d’une peine minimum de 10 ans, mais de nombreuses familles continuent de la pratiquer.