Dans ce qu’on pourrait qualifier de casse journalistique du siècle, les africains ne sont pas en reste. Mossack Fonseca a aidé plusieurs personnalités du continent à domicilier des sociétés dans des paradis fiscaux.
Dans la longue liste des personnes épinglées, figurent les noms de nombreuses personnalités africaines. Des députés jusqu’aux fils d’anciens chefs d’Etat africains ou encore en fonction.
L’on peut retrouver le fils du président Denis Sassou Nguesso, Denis Christel Sassou Nguesso, député, membre du bureau politique du parti au pouvoir, mais aussi directeur général adjoint de la société nationale des pétroles du Congo ( SNPC). Denis Christel Sassou Nguesso aurait ouvert un compte offshore.
Dans la catégorie « Fils de… », figure également John Addo Kufor, fils de l’ancien président ghanéen John Agyekum Kufor, qui a dirigé le Ghana de 2001 à 2009. John Addo Kuffor est accusé d’avoir profité du statut de son père pour obtenir des contrats avec l’Etat ghanéen. Des accusations que ce dernier a toujours niées. Du côté du Sénégal, c’est le nom de Mamadou Pouye qui ressort en gras. Le co-accusé de Karim Wade (le fils de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade purge une peine de prison pour détournement de fonds publics depuis 2013), aurait signé des contrats secrets avec une société via des compagnies offshore. L’enquête livre aussi un autre nom, celui de Kojo Annan, fils de l’ancien Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Kojo Annan avait déjà été soupçonné d’implication dans le programme de l’ONU «Pétrole contre nourriture » en Irak, avant d’être blanchi en 2005 par le rapport d’un panel indépendant.
Dans les 11,5 millions de fichiers provenant des archives de Mossack Fonseca, il est aussi révélé que la députée Jeanette Kabila, sœur jumelle du président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, détiendrait un compte offshore. Devant toutes ces accusations, un homme a déjà réagi, Kalpana Rawal, le numéro 2 de la cour suprême kényane qui a été également mis en cause dans cette enquête. Ce dernier rejette catégoriquement toutes ces allégations, déclarant que l’enregistrement et la domiciliation des entreprises dans des paradis fiscaux était une «pratique d’entreprise parfaitement légale et légitime au Royaume-Uni », où sa famille menait des activités dans le secteur de l’immobilier.
Parmi les responsables politiques africains mentionnés figurent aussi Abdeslam Bouchouareb (député et ministre algérien de l’Industrie et des Mines), José Maria Botelho de Vasconcelos (ministre angolais du Pétrole), Bruno Jean-Richard Itoua (ancien ministre de l’Energie et de l’Hydraulique et actuel ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technique du Congo-Brazzaville), le général de brigade Emmanuel Ndahiro (directeur de l’agence rwandaise de renseignement de 2004 à 2011). Et la liste n’est pas exhaustive. Rappelons que l’affaire Panama Papers touche des personnalités de tous les continents et que certains pays ont déjà ouvert des enquêtes pour blanchiment.