Le Rwanda, couronné lors de la vingt-sixième édition du Fespaco. L’Etalon d’or est revenu au réalisateur Joël Karekezi pour son film “The Mercy of the jungle” (la miséricorde de la jungle).
Un film suit la dérive de deux soldats rwandais perdus dans la jungle lors de la deuxième guerre du Congo en 1998.
“C’est vraiment un grand honneur pour moi, ça m’aide aussi parce que ça me donne l’énergie de faire un autre film bientôt et aussi pour mes compatriotes qui sont ici, il y a Clémentine, etc.“C’est vraiment un grand honneur pour moi, ça m’aide aussi parce que ça me donne l’énergie de faire un autre film bientôt et aussi pour mes compatriotes qui sont ici, il y a Clémentine, etc. C’est bon, on va fêter, on va travailler dur, on va continuer.” A déclaré Joël Karekezi, réalisateur du film “La miséricorde de la jungle”.
Le film a également raflé le prix d’interprétation masculine décerné à Marc Zinga (les rayures du zèbre, Dheepan) pour son rôle du Sergent Xavier, un soldat épuisé par les guerres sans fin, interprété avec puissance et justesse.
Plus qu’un film de guerre, il s’agit d’une réflexion sur ‘‘l’absurdité’‘ de ce conflit terriblement meurtrier, comme de toutes les guerres, magnifiée par des images de la jungle du Kivu.
Son producteur Aurélien Bodinaux, raconte que Joël Karekezi “a grandi lui-même dans les camps de réfugiés à la suite du génocide rwandais” de 1994. C’est un film sur la vie et la paix.
“Il y a travaillé depuis des années, il s’est créé tout seul, c’est un jeune gars qui a décidé d’apprendre le cinéma tout seul sur internet, qui a économisé un peu, qui a fait un premier court, qui a fait un premier long à l’arrache et finalement, il est venu me trouver avec un scénario vraiment très fort, on l’a développé et c’est vraiment l’accomplissement d’un chouette travail, d’une vraie volonté de raconter des histoires, avec des histoires fortes évidemment puisqu’il a grandi lui-même dans les camps de réfugiés à la suite du génocide. Donc voilà il a vraiment des grosses histoires à raconter.”
L‘Étalon d’argent a récompensé “Karma”, de l‘Égyptien Khaled Youssef, et l‘Étalon de bronze est revenu au Tunisien Ben Mohmound pour son film “Fatwa”.
Le prix d’interprétation féminine est revenu à Samantha Mugotsia, pour son rôle dans “Rafiki”, de la Kényane Wanuri Kahiu. Ce film, projeté à Cannes en 2018, a été censuré dans son pays parce qu’il racontait une histoire d’amour entre deux femmes.
“Desrances” de la Burkinabè Apolline Traore, qui a remporté un franc succès auprès de son public, ne remporte qu’un prix technique (décors).
L‘édition du cinquantenaire du Fespaco n’aura donc pas récompensé une femme, à l’instar des 25 Fespaco précédents depuis la création du festival en 1969. Une étrangeté qui a provoqué une polémique, de nombreuses voix s‘élevant pour qu’une femme soit primée.