La maladie de Parkinson touche 6 à 10 millions de personnes dans le monde. A l’occasion de ce 11 avril, date de la journée mondiale Parkison, connaissez-vous bien cette maladie? Pour le savoir, faites le test.
1. La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative.
C’est vrai. La maladie de Parkinson est la 2ème maladie neurodégénérative après la maladie d’Alzheimer. C’est une maladie chronique dégénérative du système nerveux central. Elle débute généralement entre 55 et 65 ans. Après l’âge de 60 ans, elle concerne une personne sur 100. En France, elle touche 150 000 personnes soit 2% de la population. 10% d’entre eux ont moins de 45 ans. La maladie de Parkinson touche de manière équivalente les hommes et les femmes et semble être plus fréquente sens les pays du nord que dans ceux du sud.
2. Le tremblement est un des symptômes de la maladie de Parkinson.
C’est vrai. Le tremblement, la rigidité et l’akinésie constituent la triade de la maladie de Parkinson. Ces symptômes varient selon les lésions des neurones. Le tremblement touche le plus souvent les membres supérieurs et est souvent plus marqué d’un côté que de l’autre. Lors de la réalisation de mouvements volontaires, il est généralement réduit. La rigidité consiste en une contraction continue des muscles au repos. Elle contribue au ralentissement du mouvement et peut entraîner des raideurs voire des douleurs. L’akinésie signifie une diminution des mouvements. Elle peut aboutir à la perte de spontanéité dans la réalisation de mouvements, comme par exemple le balancier spontané d’un bras lors de la marche. Les autres symptômes de la maladie sont : troubles digestifs, génitaux urinaires, cutanés, troubles sensoriels ou psychiques, liés à l’atteinte du système nerveux central.
3. La maladie de Parkinson altère les capacités intellectuelles.
C’est faux. La maladie de Parkinson est une maladie neurologique qui altère le mouvement volontaire sans affecter les capacités intellectuelles. La lenteur est le symptôme principal de la maladie.
4. La maladie de Parkinson ne se soigne pas.
C’est faux. On ne sait pas guérir la maladie de Parkinson mais des traitements permettent d’améliorer les symptômes.
Le traitement de référence est la Levo-dopa. Depuis 1970, la levo-dopa qui se transforme en dopamine dans le cerveau est devenue le traitement de référence pour corriger le déficit dopaminergique des neurones. Très efficace durant les premières années, elle contrôle généralement bien les symptômes. A terme, elle est cependant suspectée d’être à l’origine de complications motrices telles que des mouvements incontrôlés et involontaires (dyskinésies). Deuxième traitement médicamenteux: les agonistes dopaminergiques. Ces substances ne contiennent pas de dopamine mais lui ressemblent et miment son action. Ce sont des médicaments stabilisants avec des effets plus prolongés. Ils représentent une alternative intéressante à utiliser seule ou en association avec d’autres médicaments. D’autres approches moins spécifiques font appel aux IMAO (inhibiteurs de la monoamine oxydase), aux inhibiteurs COMT, aux anticholinergiques actifs sur les tremblements ou aux benzodiazépines pour calmer l’anxiété.
5. Les traitements seuls sont suffisants pour avoir la meilleure qualité de vie possible.
C’est faux. L’amélioration de la qualité de vie du malade parkinsonien passe d’une part par l’acceptation de sa maladie et d’autre part par la pratique d’activités physiques compatibles avec son état : natation, vélo, chant…Le kinésithérapeute impliqué dans la rééducation fonctionnelle le conseillera utilement à ce sujet. L’objectif est d’éviter le repli sur soi ou l’isolement qui sont des facteurs de dépression. Si des soins adaptés à chaque problème spécifique (urologique, orthophonique…) sont indispensables, les professionnels de santé soulignent également l’importance d’une prise en charge psychologique.
6. On connaît l’origine de la maladie de Parkinson.
C’est faux. La cause de la maladie est encore inexpliquée. Certaines hypothèses s’orientent vers une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques. La maladie de Parkinson touche une petite structure cérébrale au sein de laquelle une population de cellules nerveuses est atteinte, les neurones dopaminergiques. Ces neurones fabriquent et utilisent de la dopamine, un neurotransmetteur indispensable au contrôle du mouvement du corps, en particulier les mouvements automatiques: clignements des yeux, marche, certains gestes en parlant… Atteignant les personnes malades à des degrés divers, la maladie de Parkinson débute 5 à 10 ans avant l’apparition des premiers symptômes cliniques qui traduisent la disparition de la moitié du stock de cellules dopaminergiques.
7. Il existe un test spécifique de diagnostic de la maladie de Parkinson.
C’est faux. Il est très difficile de faire le diagnostic de la maladie de Parkinson car elle est indétectable par les techniques d’imagerie. Le diagnostic de maladie de Parkinson est posé chez une personne qui manifeste deux de ces symptômes: lenteur et rigidité ou tremblement unilatéral et rigidité, et est confirmé si la personne répond de façon favorable au traitement dopaminergique.
8. Il existe un traitement chirurgical de la maladie de Parkinson.
C’est vrai. Depuis une quinzaine d’années, il est possible d’améliorer les signes moteurs en stimulant de façon chronique un noyau profond du cortex cérébral, un peu comme le ferait un stimulateur chez les insuffisants cardiaques. Cette intervention chirurgicale, qui comporte certains risques, n’est proposée qu’aux patients ne répondant pas aux traitements médicamenteux classiques sous réserve qu’ils ne présentent aucun trouble psychiatrique. Si elle concerne moins de 5% des patients, les résultats sont bons. Toutefois, les effets secondaires peuvent être très importants, à la fois cognitifs et psychiatriques : troubles de l’humeur, changements du comportement, apathie…
Sources: Association France Parkinson -Dossiers de presse Journée Mondiale Parkinson, France Parkinson. Crédit photo : AFP / Fred Dufour