Caracas – Le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela a autorisé mardi l’opposition à rassembler des signatures pour déclencher la procédure de référendum révocatoire contre le président socialiste Nicolas Maduro.
Une commission du CNE “remettra le formulaire pour activer le référendum révocatoire à l’encontre du président”, exigé par la coalition d’opposition de la Table pour l’unité démocratique (MUD), selon un communiqué de l’organisme, pourtant réputé proche du gouvernement.
L’opposition, majoritaire au Parlement, devra désormais récolter les signatures d’1% des électeurs (soit 197.978 personnes) du pays pour franchir la première étape de la procédure.
Dans un deuxième temps, il lui faudra en collecter quatre millions pour organiser le référendum sur un départ de M. Maduro, au pouvoir depuis 2013.
“La bonne nouvelle est que nous allons avoir cet après-midi le formulaire, nous allons le chercher avec un groupe de députés”, a réagi auprès de la presse le chef du groupe d’opposition au Parlement, Julio Borges.
L’opposition avait prévu d’organiser mercredi une journée nationale de protestation pour faire pression sur le CNE, afin qu’il lui remette enfin ce formulaire, qu’il réclamait depuis des semaines.
“Maintenant l’énergie du pays se met en marche pour obtenir de manière démocratique ce qui est prévu dans la Constitution, un référendum cette année et l’élection d’un gouvernement d’unité nationale pour réussir à nous sortir de ce chaos”, a déclaré M. Borges.
Le référendum révocatoire peut être sollicité une fois que le président a effectué la moitié de son mandat, le 19 avril dernier dans le cas de Nicolas Maduro.
Il s’agit d’une des options envisagées par l’opposition pour faire partir le dirigeant, après l’échec de l’autre méthode envisagée – un amendement constitutionnel pour réduire son mandat de six à quatre ans -, rejetée lundi par la Cour suprême.
Trois ans après le décès de l’ex-président, l’emblématique Hugo Chavez, en mars 2013, le Venezuela, en plein marasme économique, est plongé dans une profonde crise institutionnelle, entre un gouvernement chaviste et un parlement d’opposition, aucun des deux camps ne paraissant disposé à faire de concessions.
Crédit photo: Juan Barreto