Goma (RD Congo) – Au moins 17 civils ont été massacrés dans la nuit de mardi à mercredi lors d’une attaque dans un village de la région de Beni (Nord-Kivu), dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), théâtre de massacres récurrents, a appris l’AFP auprès de l’armée.
Les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) “ont fait une incursion à Luna”, un hameau du village de Erengeti, situé à 60 kilomètres au nord-est de Beni, a déclaré à l’AFP le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole de l’Opération Sokola 1 des Forces armées de la RDC (FARDC).
“Le bilan est de 17 morts pour l’instant”, a-t-il ajouté, demandant “à la population de garder son calme car l’armée contrôle la situation”.
“C’était entre 20H00 et 22H00 que l’ennemi a contourné les positions de l’armée pour tuer, égorger des paisibles gens dans leurs maisons”, a indiqué pour sa part à l’AFP l’administrateur du territoire de Beni, Bernard Amisi Kalonda, sans préciser si les assaillants étaient des ADF.
Lui, parle d’au moins 16 morts. “Les 16 corps sont devant moi, tués à la machette ou à la hache”, a-t-il précisé, interrogé par téléphone par l’AFP depuis Goma.
“C’était vers 20H00 (19H00 GMT) que nous avons entendu des gens crier et des tirs”, a indiqué de son côté Adona Lesse, chef du village de Eringeti, ajoutant que “la fouille (des lieux) continue”.
Le général Jean Baillaud, chef des Casques bleus de la mission de l’ONU en RDC, a déclaré à l’AFP pour sa part “qu’on parle de 17 morts”. Le général était en route pour les lieux du massacre avec le général Kasereka, commandant des FARDC dans la province du Nord-Kivu.
Dans la région de Beni et aux confins de l’Ituri voisine, les rebelles ougandais de l’ADF sont régulièrement accusés d’être les responsables d’une succession de massacres et d’attaques contre des civils. Selon l’ONU, ces attaques ont coûté la vie à plus de 500 civils depuis 2014.
En décembre, l’ONU s’était déclarée “déterminée” à aller “jusqu’au bout” du combat lancé contre les rebelles ougandais des ADF, auteurs de plusieurs tueries.
La dernière attaque d’envergure de ces rebelles date du 29 novembre. Selon l’ONU, 24 personnes dont un Casque bleu malawite avaient péri dans un assaut contre la ville d’Eringeti, à la lisière du territoire de Beni et de l’Ituri.
Le Nord-Kivu est déchiré depuis plus de vingt ans par des conflits armés alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières et des rivalités entre puissances régionales.