Le général Jean-Marie Michel Mokoko, candidat de l’opposition congolaise qui dénonce des fraudes à l’élection présidentielle officiellement remportée par le président sortant Denis Sassou Nguesso, a lancé un “appel à la désobéissance civile généralisée”.
“Il est temps de cesser d’avoir peur! Je vous demande de réclamer votre vote confisqué et volé”, écrit le général Mokoko, sans préciser ce qu’il entend par un mouvement de désobéissance civile.
“Ce n’est pas un appel à manifester, l’opposition ne veut pas un bain de sang. Il est demandé à la population de ne pas aller au travail, c’est une grève générale, une protestation pacifique”, a précisé à Paris l’un des avocats du général, Me Norbert Tricaud, lors d’une conférence de presse.
“Le général Mokoko et l’ensemble de l’opposition réclament un recomptage du vote sous contrôle d’observateurs internationaux”, a-t-il rappelé. “Le général n’est pas un putschiste, il veut que l’on reconnaisse que la victoire du peuple congolais a été volée”, a renchéri son représentant en France, Marc Mapingou.
Le président congolais Denis Sassou Nguesso, qui cumule 32 ans de pouvoir à la tête de son pays, a été réélu au premier tour dimanche avec 60,39% des voix, selon les résultats officiels publiés dans la nuit de jeudi, dans un pays privé de télécommunications depuis plus de quatre jours.
Selon le décompte officiel, Guy-Brice Parfait Kolélas arrive deuxième avec un peu plus de 15,05% des voix, et le général Jean-Marie Michel Mokoko troisième avec environ 13,89%.
Unis par un pacte anti-Sassou, cinq candidats, dont M. Kolélas et le général Mokoko, ont créé une “Commission technique électorale” (CTE) chargée de surveiller le scrutin et de compiler les résultats des bureaux de votes sur la base de leurs procès-verbaux.
Sur la base de ces données, l’opposition dit avoir la “certitude” de l’élimination de M. Sassou Nguesso et qu’un deuxième tour devrait avoir lieu.