Lors de la deuxième journée de l’AFRICA CEO FORUM 2016, le président de la République de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara et le président de la République du Ghana John Dramani Mahama, réunis au cours d’un panel spécial, ont discuté de la place des économies africaines dans le monde et de la nécessité de renforcer l’intégration régionale et les échanges intra-africains.
Evoquant les récents attentats au Mali et en Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara a déclaré que la menace sécuritaire « ne devait pas freiner l’intégration régionale, car nos pays pris séparément ont une faible population et des territoires limités, hormis quelques exceptions ». Le président du Ghana John Dramani Mahama a souhaité que ces attaques poussent au contraire à renforcer la coopération régionale: « nous devons partager nos informations et nos moyens anti-terroristes. »
Les deux présidents ont relativisé l’exposition de l’Afrique à la conjoncture économique mondiale. Alassane Ouattara a rappelé que « beaucoup de pays jalousent les taux de croissance des pays africains, supérieurs à la moyenne mondiale ». « Si nous ne sommes pas si durement frappés, c’est parce que les ajustements structurels que nous avons réalisé nous ont rendu plus résilients » a expliqué John Dramani Mahama. Selon lui, les pays africains peuvent même « profiter de la mauvaise situation économique dans d’autres régions pour attirer les investisseurs, notamment grâce à la main d’oeuvre bon marché et en développant des mesures d’incitation fiscales. »
Les deux pays, qui représentent 60% de la production mondiale de cacao, cherchent à s’industrialiser, pour créer plus de valeur ajoutée. Le président du Ghana a rappelé l’objectif de transformer 50% de la production de cacao en 2020. De quoi devenir « l’OPEP du cacao » selon l’expression du président ivoirien. Alassane Ouattara a également insisté sur la nécessité de commencer par développer des industries simples « comme le textile ou les mines » sans oublier d’augmenter la production d’énergie, indispensable au fonctionnement des usines.
La production d’électricité est un des sujets phare de l’intégration régionale, avec la mise en place future d’un marché commun de l’électricité en Afrique de l’Ouest. Les deux présidents souhaitent poursuivre cette intégration dans tous les domaines, alors que seul 30% des échanges du continent sont intra-africains. Le président du Ghana a fait part de sa volonté de « gommer les frontières » en développant un réseau d’infrastructure de transport et de réseau entre les pays de la sous-région qui constituent un réservoir immense de consommateur. Alassane Ouattara a déclaré apprécier le leadership du Nigeria pour harmoniser cette intégration régionale.