Papa Wemba, de son vrai nom, Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, né en république démocratique du Congo, il y a 67 ans, décédé suite à un malaise sur scène , à la célébration du festival des musiques urbaines (FEMUA) , le 24 avril dernier, à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
L’Afrique vient de perdre l’un des valeureux ambassadeurs de sa culture; le savoir-faire musical de Papa Wemba jouit d’une reconnaissance mondiale incommensurable.
A travers plusieurs de ses chansons, l’artiste au talent multiculturel , a su bercer l’enfance de nombreuses générations.
Viva la Musica, l’orchestre fondé en février 1977, par celui qui a créé la SAPE ( Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes ).
Cet orchestre, devenu au fil du temps une véritable école de musique au Zaïre, aujourd’hui RDC, a vu l’éclosion d’une kyrielle d’artistes congolais de renommée internationale.
Tels que Koffi Ollomidé , feu King Kester Emeneya , Ruddy Amissi, Awilo Longomba et bien d’autres.
Le roi de la rumba, ce rythme musical qu’il affectionnait tant et qu’il a façonné en apportant une touche révolutionnaire s’en est allé, laissant derrière lui plusieurs orphelins de sa voix de rossignol à travers le monde. Une mort qui a surpris la terre entière, d’où nos nombreuses interrogations dont la principale : Quelles leçons pouvons nous tirer de cette mort subite ?
Premièrement, les circonstances douloureuses et dramatiques de la mort de cet artiste hors paire, nous amènent très humblement à attirer l’attention des artistes africains et pourquoi pas du monde entier, sur la nécessité de savoir préparer et prendre sa retraite dans un métier aussi complexe que le showbiz.
Aussi doivent ils revoir ou encore faire intervenir des hommes de droit, dans les différentes closes qui les lient à leurs managers et promoteurs d’évènements.
Comment expliquer qu’un artiste de 67 ans soit contraint de veiller toute la nuit et monter sur scène à 5h du matin ? Pour finir sa prestation probablement à 6 ou 7h?
A cet âge, l’organisme est-il apte à supporter ce genre d’aléas ?
Ce drame doit conduire les artistes à une prise de conscience profonde, celle qui consiste à savoir gérer sa carrière, à éviter certaines prestations nocturnes lorsqu’on a atteint un âge avancé.
Pourquoi pas se contenter d’encadrer et de produire de jeunes talents?
La deuxième leçon va à l’endroit des promoteurs d’événements. Attention, nous ne jetons l’anathème sur personne et encore moins ne recherchons des polémiques stériles.
A chaque fois qu’on évoque la mort de Papa Wemba, il est important de se poser plusieurs questions et de souligner un certain nombre de manquements de la part des organisateurs de cet événement qu’est le FEMUA.
Vous avez choisi d’exercer comme métier : promoteur de spectacles, alors faite- le bien et soyez les meilleurs dans ce que vous faites.
Lorsqu’on organise un événement d’une telle envergure, les premiers aspects sur lesquels on s’attelle sont la sécurité- surtout que le monde entier est en guerre contre le terrorisme qui a touché Grand-Bassam dernièrement- et le service sanitaire ( les premiers secours et une ambulance médicalisée).
Force est de constater qu’aucune de ces dispositions n’avait donné satisfaction,
Certaines sources médicales révèlent que le rossignol d’Afrique, Papa Wemba serait mort par infarctus massif.
Et que 3 minutes après son effondrement sur scène, la seule solution était de trouver une sonde d’entraînement systolique qu’on met dans un bloc avec un pacemaker, avant d’intervenir sur les vaisseaux du coeur.
A défaut de cela, il fallait lui donner un gros coup sur la poitrine, qui aurait eu le même effet que le défibrillateur pour faire redémarrer le coeur.
En tenant compte de ces explications des médecins spécialistes, les fans du roi de la rumba sont en droit de se poser les questions suivantes :
1 – En l’absence d’une ambulance médicalisée, les personnes qui portaient les blouses de la croix rouge que l’on aperçoit sur le direct à la télévision , étaient-elles réellement qualifiées pour apporter les premiers secours afin de faire face à une telle situation ?
2 -Comment comprendre les retards avec lesquels les spectacle sont organisés par les promoteurs africains ?
3-C’est à 5h du matin que Papa Wemba est monté sur scène, et ce public, grâce à qui le promoteur trouve son compte, venu aussi nombreux pour applaudir sa star a t- il été respecté ?
Car il s’est vu obligé de passer une nuit blanche pour voir la prestation de ce dernier.
4-Pourquoi ne pas tout simplement commencer la soirée tôt pour la finir à une heure raisonnable lorsqu’on se retrouve avec une multitude d’artistes ?
Voilà autant de questions sur lesquelles les promoteurs africains doivent méditer objectivement , et tirer les enseignements de cette pénible épreuve.
Le roi de la rumba, le prince de la sape, le rossignol de l’Afrique, on ne trouvera jamais assez d’attributs pour définir la valeur culturelle de ce digne fils d’Afrique. Que la terre de tes ancêtres te soit légère. Adieu PAPA WEMBA.
