La France a promis de faire “toute la lumière” sur les accusations de viols commis par ses soldats en Centrafrique. Au total une centaine d’allégations de sévices visent les Casques bleus dans le pays.
“Les cas d’abus et d’exploitation sexuels allégués sont particulièrement révoltants et odieux”, a dénoncé l’ambassadeur français auprès des Nations unies François Delattre, à propos d’accusations de violences sexuelles et même de bestialité révélées par l’ONU quelques heures plus tôt.
Il a promis de “faire toute la lumière” sur ces allégations visant des soldats de la force française Sangaris, qui faisait déjà l’objet d’une enquête de la justice française pour d’autres cas présumés de viols dans ce pays meurtri par des années de guerre.
L’ONU enquête de son côté sur les nouvelles accusations “révoltantes” de sévices commis par ces soldats français ainsi que des Casques bleus de l’ONU, son secrétaire général Ban Ki-moon se disant “profondément choqué”. Des responsables de l’ONU ont pu interroger 108 victimes présumées d’abus sexuels, en “grande majorité” des mineures, a indiqué son porte-parole, Stephane Dujarric.
La France, qui a mobilisé jusqu’à 2.500 soldats au plus fort des violences, compte encore 900 hommes en Centrafrique. La Minusca compte quelque 12.600 militaires et policiers.
Le nombre d’abus sexuels qui auraient été commis par des Casques bleus a connu “une nette augmentation” en 2015 par rapport à l’année précédente, avec 69 cas, selon l’ONU. Devant l’avalanche de cas, Ban Ki-moon avait renvoyé le chef de la Minusca en août mais de nouvelles accusations sont apparues depuis.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté avec difficulté le 11 mars une résolution qui prévoit de rapatrier des contingents entiers de Casques bleus en cas de soupçon de viols ou d’abus. Et pour la première fois, Stephane Dujarric a annoncé jeudi que l’ONU mènerait conjointement avec le Burundi et le Gabon l’enquête portant sur les dernières accusations de sévices.